Plan de projet TI : Comment bâtir une planification réaliste, complète et mobilisatrice

Dans les projets TI, la qualité de l’exécution dépend en grande partie de la qualité de la planification. Trop souvent, les projets démarrent avec des plans incomplets, imprécis ou irréalistes, ce qui mène à des dépassements de coûts, des retards et, parfois, à l’échec pur et simple du projet. Pourtant, un plan de projet bien structuré, réaliste et partagé par toutes les parties prenantes constitue un levier puissant pour maximiser les chances de succès.
Dans cet article, nous examinons les éléments essentiels qui définissent la qualité d’un plan de projet TI, et pourquoi ces éléments sont indispensables pour assurer une exécution efficace et sans surprise.
Inclure l’ensemble des tâches de tous les groupes impliqués
Un bon plan de projet doit couvrir toutes les tâches à réaliser par l’ensemble des groupes concernés, incluant à la fois l’intégrateur, le client et, au besoin, d’autres parties prenantes. Il est fréquent de voir des plans qui ne tiennent compte que des activités de l’intégrateur, ce qui génère des angles morts dans la planification.
Lorsque le projet utilise une méthodologie de gestion, il est important de sélectionner uniquement les tâches pertinentes à la situation. Toutefois, il ne faut pas hésiter à compléter la méthodologie avec des activités spécifiques, car aucun cadre méthodologique ne peut prétendre couvrir l’ensemble des réalités d’un projet.
Définir correctement les dépendances entre les activités
Les dépendances entre les tâches sont un élément critique de la qualité du plan. Une mauvaise identification des relations de séquence ou l’oubli de certaines dépendances peuvent entraîner des erreurs majeures dans l’échéancier et une sous-estimation de la durée réelle du projet. La validation rigoureuse des interdépendances contribue à la fiabilité de la planification.
Assigner les ressources et valider leur capacité
Chaque activité du plan doit être assignée à des ressources clairement identifiées. Ces assignations doivent préciser l’effort attendu de chaque ressource, exprimé en heures ou en jours. Cette granularité permet de vérifier si le plan est réaliste et si l’échéancier tient compte de la disponibilité effective de l’équipe.
Quelques règles essentielles :
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Aucune tâche ne doit rester sans ressource assignée.
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Aucune ressource ne doit apparaître sans tâches assignées.
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La planification doit tenir compte de la capacité réelle des ressources, en intégrant les vacances, les congés fériés, et les niveaux de disponibilité partielle (ex. : 50 % du temps).
La validation de la capacité est la clé pour répondre à la question centrale : le plan est-il réalisable?
Gérer le parallélisme avec prudence
Un plan qui présente trop de parallélisme entre les principales activités augmente le risque global du projet. Les chevauchements peuvent parfois être nécessaires pour optimiser l’échéancier, mais ils doivent être utilisés avec discernement, afin de ne pas surcharger les équipes ni compromettre la qualité de l’exécution.
Prendre en compte les imprévus : marges de manœuvre et tampons
Pour renforcer la robustesse du plan, il est recommandé d’y inclure des zones tampons — des périodes sans activité prévue — qui permettent d’absorber les imprévus. Ces marges augmentent la fiabilité de l’échéancier et protègent le projet contre les aléas inévitables qui surviennent dans toute réalisation.
Obtenir le consensus des parties prenantes
Un plan de projet efficace repose sur un consensus clair entre les principales parties prenantes. Cette entente ne se limite pas à une validation formelle : elle implique un engagement réel envers le plan, l’échéancier et l’approche de réalisation. Ce consensus favorise la cohésion de l’équipe et la mobilisation des acteurs tout au long du projet.
Utiliser le plan comme outil de communication
Au-delà de la planification, le plan de projet est un outil de communication stratégique. Il doit permettre :
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De suivre l’avancement du projet.
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De présenter les activités clés à venir.
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De mobiliser l’équipe autour des objectifs.
Pour ces communications, il est conseillé de préparer une version synthétique et visuelle du plan (diagramme de Gantt simplifié, jalons, phases principales), généralement sous PowerPoint. Les outils de gestion de projet comme Microsoft Project sont parfaits pour la planification détaillée, mais peu adaptés aux présentations destinées aux comités ou à la direction.
L’estimation des efforts : un préalable incontournable
Un plan de projet de qualité repose sur une estimation rigoureuse des efforts. Sans un bon estimé, il est impossible de bâtir une planification fiable. J’ai déjà publié un article sur la préparation d’une estimation de projet, que je vous invite à consulter ici.
Conclusion
Un bon plan de projet ne se limite pas à un exercice administratif : il est un levier stratégique qui favorise la réussite du projet en assurant l’alignement des efforts, la maîtrise des risques et la clarté des engagements. La rigueur dans la définition des tâches, des dépendances, des assignations de ressources, et l’obtention d’un consensus solide entre les parties prenantes sont les fondations d’un plan de qualité.
Investir le temps nécessaire dans la préparation d’un plan réaliste, complet et mobilisateur, c’est maximiser les chances de livrer le projet avec succès, dans le respect des délais, des budgets et de la qualité attendue.